Lors d’un entretien ce week-end sur les ondes de la radio RFM, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, a lancé un appel pressant pour une réforme des lois encadrant la liberté d’expression.
Il plaide pour la dépénalisation des délits tels que l’offense au chef de l’État et la diffamation à l’égard des autorités.

Selon les recommandations des instances africaines et internationales des droits humains, ces infractions ne devraient plus être punies par des peines d’emprisonnement, mais plutôt par des poursuites civiles, assorties de dommages et intérêts.

La criminalisation de la liberté d’expression, souvent utilisée pour museler les critiques à l’encontre du pouvoir, va à l’encontre des principes démocratiques.
Seydi Gassama souligne que le Sénégal, en tant que pays respectueux des droits humains, doit se conformer à ces recommandations pour préserver sa réputation et ses libertés fondamentales.

Il rappelle que, sous l’ancien régime du président Macky Sall, ces poursuites impopulaires ont contribué à affaiblir le gouvernement.
Le nouveau régime, dirigé par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko, doit éviter de répéter ces erreurs en défendant la liberté d’expression et en favorisant le dialogue.

En plus de son appel à la dépénalisation, Seydi Gassama a réclamé la « libération » du commissaire Cheikhna Keïta et du militant de l’APR Ahmed Suzanne Camara. Tous deux ont été privés de liberté pour des délits similaires, voire identiques.
Seydi Gassama dénonce cette situation comme étant une atteinte aux droits fondamentaux et demande aux autorités de prendre des mesures urgentes pour corriger ces injustices.

Avant même l’adoption de réformes législatives, le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal appelle le Président de la République et le Ministre de la Justice à ordonner au parquet de mettre fin aux poursuites pénales pour ces infractions.

En suivant les recommandations internationales, le gouvernement renforcerait la confiance des citoyens et contribuerait à stabiliser la situation politique.

La dépénalisation de ces délits constituerait un pas décisif vers la protection des droits humains au Sénégal.
Plus personne ne devrait être emprisonné pour avoir exprimé son opinion, aussi critique soit-elle, afin de renforcer la démocratie et la confiance envers les institutions.

BKD…