Par Boubacar Kambel DIENG.
Le monde du sport sénégalais, habituellement source de fierté nationale, est aujourd’hui plongé dans une confusion administrative qui suscite interrogations et frustrations.
Au cœur de cette tourmente, une question simple, pourtant cruciale : où en sont les bilans financiers des récentes grandes compétitions, à savoir la Coupe du Monde « Qatar 2022 » et la CAN « Côte d’Ivoire 2023 » ?
D’un côté, le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, par la voix de Madame la Ministre Khady Diéne Gaye, a formellement demandé à la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) de fournir ces bilans.
De l’autre, la FSF, représentée par son Président Me Augustin Senghor a poliment, mais fermement renvoyé la balle au ministère, arguant que l’exécution budgétaire de ces événements relève exclusivement de la tutelle, c’est-à-dire du ministère des Sports et du ministère des Finances.
Selon les fédéraux, leur rôle se limite à la planification des besoins techniques, et en aucun cas à la gestion des dépenses.
Cette situation a été qualifiée par un ancien directeur de la haute compétition au ministère des Sports comme étant le résultat d’un malentendu.
Pour lui, la FSF n’aurait pas saisi bien l’essence de l’interpellation de la ministre. Celle-ci, selon cet expert, voulait en réalité mettre l’accent sur les fonds reçus de la CAF et de la FIFA, des sources de financement qui, bien que distinctes des allocations budgétaires nationales, nécessitent une gestion tout aussi rigoureuse et transparente.
Ainsi, nous nous retrouvons face à une véritable partie de ping-pong où la fédération et le ministère des Sports se renvoient la responsabilité, créant une impasse administrative.
Ce jeu de renvoi, loin de rassurer l’opinion publique, entretient un flou qui pourrait miner la confiance des citoyens dans la gestion des fonds publics.
La ministre ne devrait-elle pas, à ce stade, repréciser sa pensée pour lever toute ambiguïté ?
Une clarification s’impose pour que chaque partie assume ses responsabilités avec précision, permettant ainsi une transparence financière indispensable.
En définitive, il est crucial que les acteurs du sport sénégalais, au lieu de se renvoyer la « patate chaude », collaborent de manière constructive pour que la gestion des fonds publics réponde aux attentes des citoyens et honore l’intégrité du sport.
BKD…